La présentation récente des premiers exemplaires de l’Alpine A110 perçus par la Gendarmerie Nationale pour ses Equipes Rapides d’Intervention – ERI – a provoqué une avalanche d’articles évoquant avec plus ou moins de précision les différents bolides ayant servi de montures à nos gendarmes-pilotes depuis la création des BRI (Brigades Rapides d’Intervention) en février 1967. Afin d’y voir plus clair et de distinguer le mythe de la réalité, HAXO s’est penché sur la question et vous propose aujourd’hui une liste exhaustive des véhicules ayant été, un jour ou l’autre, en dotation dans ces unités.
La création des BRI
La nécessité d’une unité dédiée à la sécurité routière (nous ne sommes pas encore à l’heure des limitations de vitesse et de la répression) se fait sentir au début des années 60. Les véhicules commercialisés proposent des puissances permettant des vitesses jusqu’alors rarement atteintes, d’autant plus qu’un embryon de réseau autoroutier commence à voir le jour. A partir de 1963, des brigades dotées de moto agissent sur le réseau pour sensibiliser les usagers aux dangers de la haute vitesse, mais rapidement, il devient évident que cette mission mérite l’emploi d’automobiles sportives en complément des motos. Un appel d’offre est donc lancé en novembre 1965 pour l’achat d’une flotte de véhicules rapides d’intervention (VRI). En avril et mai 1966, les premiers véhicules sont testés tandis que le 1er Peloton de Gendarmerie d’Autoroutes est formé le 1er mai 1966 à Nemours, sur l’autoroute A6. Le 7 février 1967 sont créées officiellement les Brigades Rapides d’Intervention (3, puis 4 et enfin 5 unités correspondant aux 5 grandes régions administratives de la Gendarmerie). Leur nombre augmentera au fil des ans, mais ces BRI resteront en activité de longues années avant d’être dissoutes en janvier 2015 et renaître en Equipe Rapide d’Intervention (ERI). Encore aujourd’hui, de nombreuses personnes citent les BRI pour évoquer les ERI. Désormais, soyons précis !
Les débuts de la BRI : le match Matra Djet 5 / Alpine A110
Avant même la création des BRI, plusieurs véhicules sont donc testés. Les grands constructeurs nationaux n’ont rien au catalogue permettant de répondre à l’appel d’offre lancé en novembre 1965. Certes, Citroën vient de lancer sa DS21 et ses 100 chevaux, mais son poids n’autorise pas des vitesses aussi élevées qu’attendues. C’est donc vers deux petits constructeurs que la Gendarmerie va se tourner : Matra-Bonnet et Alpine. Comme à l’École des Fans, il n’y aura pas de perdant au moment des évaluations et les deux firmes se voient sélectionnées, l’une avec sa Djet VS, l’autre avec l’Alpine A110 1300 : toutes deux utilisent d’ailleurs le même moteur, un 1 255 cc de 105 chevaux (SAE, soit 90 chevaux DIN environ). Trois exemplaires de Djet sont achetés tandis qu’une A110 Tour de France sera prêtée par Alpine. Ces modèles sont affectés aux BRI dès le début 1967. Pourtant, cette année-là, les choses vont évoluer. A l’usage, les gendarmes découvrent une Matra Djet bien trop difficile à maîtriser à haute vitesse, sans doute à cause d’un train avant trop léger rendant compliqué le maintien de cap à vive allure. Les BRI choisissent donc de sélectionner l’Alpine A110 pour les prochaines dotations officielles. Les 3 Matra Djet resteront semble-t-il utilisées par certaines brigades jusqu’en 1970 avant de tirer leur révérence. Un exemplaire est aujourd’hui visible au Musée de la Gendarmerie de Melun.
Alpine A110 1500 et 1600S : les montures emblématiques
Les Djet écartées des sélections de la Gendarmerie, la porte est ouverte à une plus grande commande à destination d’Alpine. Pourtant, le choix ne se portera pas sur le modèle 1300 alors en parc, mais sur 3 exemplaires d’A110 1500. Ce rare modèle (produit seulement deux années durant, en 1967 et 1968, à 42 exemplaires) s’équipe d’un 4 cylindres de 1 460 cc et ne délivre « que » 90 chevaux SAE (soit 82 chevaux DIN). Moins puissante, cette A110 s’avère pourtant plus facile à conduire et à entretenir que la pointue 1300. Les trois nouveaux modèles intègrent les BRI en juillet 1967 et s’ajoutent à la 1300 déjà en service, permettant à chaque BRI (4 seulement à l’époque) de disposer d’une A110.
L’histoire de l’Alpine A110 au sein de la Gendarmerie ne s’arrête pas là. Pour renouveler le parc des berlinettes rincées par le service actif, la maison bleue décide d’investir à nouveau chez Alpine en commandant 10 exemplaires de l’A110 dans sa version 1600 S en 1971. Cette dernière offre 138 chevaux SAE (122 DIN) ce qui fait une sacrée différence. Il semblerait qu’au moins trois modèles furent équipés d’une boîte plus longue permettant une vitesse maximale supérieure.
Citroën revient dans la danse avec une ID19 très spéciale
En 1968, un nouveau modèle vient rejoindre les Alpine et les Matra dans les garages des BRI et cette fois-ci, il ne s’agit pas d’une petite sportive mais d’une berline. Citroën revient dans la danse avec trois modèles spéciaux qui n’ont jamais fait partie du catalogue classique : en réalité, 3 ID19 dotées d’un moteur de DS21. Cependant, les 100 chevaux du moteur ne suffisaient toujours pas. Aussi ces véhicules furent préparés par l’ingénieur motoriste Cordier et dotés d’un compresseur mécanique Rootes fabriqué par Constantin. Ainsi modifiées, ces « ID21 » très spéciales développaient 150 chevaux SAE leur permettant de tutoyer les 200 km/h.
Ces ID seront bientôt rejointes par d’autres berlines aux chevrons. En 1970, la Gendarmerie passe commande de 5 DS21 IE (les fameuses DS Electroniques). Ces dernières sont certes équipées pour la Gendarmerie, mais leur moteur reste strictement d’origine, avec 125 chevaux. C’est moins que les ID de Cordier, mais cela reste tout à fait respectable pour l’époque. Ces DS21 sont réparties entre les 5 BRI à raison d’un modèle par brigade. Elles côtoient à partir de 1971 les Alpine A110 1600 S (deux exemplaires par brigade) et seront bientôt rejointes par une nouvelle Citroën.
Sa Majesté SM enfile son survêtement bleu
En 1972, de nouveaux véhicules viennent renforcer la flotte composée essentiellement de DS21 IE depuis 1970 et d’Alpine A110 1600 S depuis 1971. La Gendarmerie passe en effet commande de 5 Citroën SM (une par BRI). Avec son moteur V6 Maserati de 170 chevaux et sa suspension hydraulique, la SM est la nouvelle reine française de la route. En outre, son inclinaison Grand Tourisme correspond bien aux besoins des Brigades Rapides d’Intervention : sûre à haute vitesse, confortable, et capable de croiser jusqu’à 225 km/h, au-delà même de la vitesse de pointes des sportives Alpine. Une brigade typique à l’époque dispose donc d’une DS21 IE, d’une SM et de deux A110 : de quoi faire peur aux chauffards, d’autant qu’en 1973 interviennent les premières limitations de vitesse sur autoroute. Cette année-là, les BRI reçoivent le renfort de 7 nouveaux véhicules, eux-aussi produits au Quai de Javel : des DS23 IE (130 chevaux) qui viennent compléter ou renforcer le parc de DS21. La flotte de véhicules à vocation sportive de la Gendarmerie commence à avoir une certaine allure dans cette France présidée par un amoureux de l’automobile, Georges Pompidou et dont le réseau autoroutier s’étend de plus en plus.
Alpine impose sa nouvelle GT, l’A310
Depuis 1971, Alpine propose au catalogue un nouveau modèle plus GT mais toujours doté du 4 cylindres 1600 Cléon-Fonte : l’A310 VE. Fin 1973, cette dernière évolue et devient VF, son moteur passant de 108 à 125 chevaux, et sa cylindrée de 1605 à 1647 cc. Pour reconquérir le cœur des BRI qui semble pencher de plus en plus vers Citroën depuis l’achat des DS23 IE et des SM, Alpine met à disposition de la Gendarmerie une A310 VF début 1974, séduisant les pilotes-militaires au point de passer une commande de 6 exemplaires, honorée en mai 1974. Ces modèles vont compléter puis remplacer petit à petit les A110.
Convaincantes, les A310 vont même se faire plus nombreuses sur nos autoroutes puisqu’en 1977, la Gendarmerie passe commande de 7 nouveaux modèles produits à Dieppe : des A310 V6 dont le V6 PRV culmine à l’époque à 150 chevaux. Une dernière commande interviendra en 1981 : un seul véhicule, l’unique A310 V6 Phase 2 de la maison bleue (portant les A310 V6 à 8 exemplaires au total).
Renault 30 TS : Renault n’y arrive pas
Les premières ID ont déjà été réformées, et les DS21 et DS23 commencent elles-aussi à nécessiter un retrait du service. Aux côtés des Alpine A310 4 cylindres et des futures V6 (les SM prenant leur retraite en 1976), on cherche donc une nouvelle berline rapide. Depuis 1975, la Régie Nationale des Usines Renault propose un nouveau haut de gamme doté du moteur V6 réalisé en collaboration avec Peugeot et Volvo (et qui équipe aussi les A310 V6 qui s’apprêtent à rejoindre les BRI) : la Renault 30. Le Ministère de la Défense va donc tester, en 1976 et pendant 6 mois, deux exemplaires de la R30 en finition TS V6 2.7 de 131 chevaux (DIN) : une banalisée, et une « bleu gendarmerie ». Si la voiture ne démérite pas, le rapport performance/coût ne joue pas en la faveur de la grande Renault. Les gendarmes de la BRI de Nemours, qui reçoivent cet exemplaire, notent aussi un rendement moteur insuffisant et une boîte de vitesse trop lente. Pour ses berlines, la Gendarmerie restera donc fidèle à Citroën.
Des CX en veux-tu en voilà ??
Puisque la Renault 30 ne répond pas aux exigences des BRI, il faut se tourner vers un autre modèle. La Peugeot 604, équipée du même moteur que la R30, n’est même pas envisagée et finalement, le Ministère de la Défense va choisir une Citroën, la CX, dans sa version 2400 GTI. Certes, elle n’a que 128 chevaux tirés de son 4 cylindres à injection électronique, mais elle dépasse les 190 km/h et offre une tenue de route sans commune mesure à l’époque. La Gendarmerie est conquise par la bête et passe commande à Citroën. Les CX 2400 GTI entrent en service en 1979 à hauteur de 20 exemplaires. En 1983, les BRI reçoivent de nouvelles CX (67 exemplaires), dans une version plus puissante appelée CX 25 GTI et développant 138 chevaux. Les différentes CX resteront en service jusqu’au début des années 90 et l’arrivée de la Renault 21 2 litres turbo.
Des V6 GT pour remplacer les A310 ?
Au milieu des années 80, les Alpine A310 V6 encore en service commencent à être bien usées tandis que les versions 4 cylindres ont été réformées depuis longtemps, tout comme les SM. Les BRI ne peuvent compter que sur leurs vaillantes CX. Alpine, de son côté, a présenté une nouvelle voiture en novembre 1984 : la V6 GT, rapidement rejointe en octobre 1986 par une V6 Turbo plus puissante. Pour essayer de convaincre la Gendarmerie de rester fidèle, la marque de Dieppe va prêter en 1986 pas moins de 8 exemplaires de l’Alpine V6 GT, dont le V6 PRV atmosphérique de 2.8 litres offre 160 chevaux. Un choix étrange puisque la version Turbo était disponible au catalogue avec 40 chevaux de plus. D’ailleurs, la Gendarmerie ne s’y trompe pas et finit par rendre ces Alpine à leur constructeur durant l’année 1987. Seuls 7 exemplaires seront restitués puisqu’une V6 GT sera accidentée durant le Tour de France.
Le renouveau des BRI avec la Renault 21 2 litres Turbo
A la fin des années 80, il devient urgent de renouveler le parc automobile des BRI. En 1989, la Gendarmerie teste la Peugeot 405 Mi16 sans être convaincue. La Régie quand à elle dispose dans sa gamme d’une petite bombe, la R21 2 Litres Turbo qui vient tout juste de passer en Phase 2. Avec ses 175 chevaux, elle est toujours plus puissante plus puissante que la 405 Mi16 recalée. La décision est prise au début des années 1990 et les Renault 21 intègrent les brigades en 1992. Elles inaugurent par ailleurs une nouvelle sérigraphie plus moderne. Au total, 33 exemplaires seront livrés et deviendront le cauchemar des chauffards autoroutiers.
Des Peugeot 405 T16 en renfort
En 1995, de nouvelles berlines puissantes et efficaces rejoignent les Renault 21 2 Litres Turbo : il s’agit des Peugeot 405 T16 dont 10 exemplaires sont livrés à la Gendarmerie. Ces T16 sont autrement plus performantes que la Mi16 testée six ans plus tôt. Avec son moteur 2 litres pourvu d’un Turbo, la T16 délivre 200 chevaux, voire même 220 durant 45 secondes grâce à un overboost. Comme la 21, il s’agit d’une transmission intégrale permanente offrant aux pilotes de la BRI une sécurité appréciable à haute vitesse en toutes circonstances. Malgré leur efficacité, le parc ne dépassera la dizaine : la 405 est en fin de carrière, et cette version T16, délicate et sophistiquée, demande un entretien pointu.
Une nouvelle ère avec la Peugeot 306 S16
Depuis 1992, le parc des BRI s’est considérablement modernisé, avec les Renault 21 2 litres Turbo et les 405 T16, mais l’utilisation est devenue bien plus intensive que dans les années 70 voire même 80. Il devient rapidement nécessaire de disposer de nouvelles automobiles toujours performantes mais moins chères à l’achat comme à l’entretien. Cela tombe bien car depuis 1996, Peugeot propose une nouvelle version de sa 306 S16 devenue (enfin) ultra-performante grâce à son 4 cylindres 2 litres passé de 150 (faux) chevaux à 167 bien réels sous le capot et capable d’atteindre les 220 km/h en vitesse de pointe tout en conservant une consommation raisonnable grâce à sa boîte à 6 vitesses. La Gendarmerie voit en elle la voiture idéale pour compléter ou remplacer les modèles encore en parc. Une première commande est passée en 1998, suivie d’une seconde en 2000. En tout, 26 exemplaires seront livrés par Peugeot. Les 306 S16 des BRI resteront en service jusqu’en 2007 (la réforme commençant pour certains exemplaires à partir de 2006).
Quelques Renault Mégane Coupé viennent renforcer la flotte
Avec le temps et les interventions de plus en plus fréquentes, les voitures s’usent inexorablement. Les Renault 21 ont quitté le service, tout comme les 405 peu à peu, et les 306 S16 se retrouvent bien seules pour assurer les missions des BRI en attendant une vraie relève. Aussi, le Ministère de la Défense passe un contrat de complément auprès de Renault pour l’achat de 5 exemplaires de la Renault Mégane Coupé IDE. Certes, cette dernière n’a pas le brio de sa devancière Mégane Coupé 2 litres 16v avec son moteur 150 chevaux issu de la Clio Williams : elle ne dispose en effet que du nouveau 2 litres à injection directe (une première pour un moteur essence, d’où son nom d’IDE) de 140 chevaux bien moins convaincant. Elle reste cependant suffisamment performante pour épauler les 306 jusqu’à l’arrivée de nouvelles montures.
Pour la première fois, des japonaises intègrent les BRI
Si depuis leur création les BRI ont pu faire le choix de constructeurs différents (Alpine, Citroën, Renault, Peugeot) au gré des besoins ou des périodes, jamais la Gendarmerie n’avait commandé de véhicule étranger. Pourtant, en 2005, la situation change. Désormais, les appels d’offres doivent suivre des règles édictées au niveau européen et ne peuvent plus se limiter aux constructeurs nationaux (à moins de réaliser un appel d’offre sur mesure, évidemment, comme cela se fera plus tard). Cette fois-ci, c’est donc un constructeur japonais, Subaru, associé à la carrosserie Gruau, qui remporte le marché. Il propose sa célèbre Impreza WRX dont le 4 cylindres à plat délivre « seulement » 225 chevaux : la Gendarmerie fera l’impasse sur la STI plus puissante (265 chevaux) au grand regret des amateurs, moins celui des chauffards. Ce choix s’explique par un coût moindre, surtout que les BRI récupèrent en mars 2006 les 63 véhicules commandés d’un coup : il s’agit en effet de modèles fabriqués en 2004 et restés en stock, puis vendus et transformés par Gruau. On imagine le tarif canon négocié à cette occasion. Sur les 63 exemplaires réceptionnés par la Gendarmerie, seuls 61 sont affectés aux brigades, deux modèles blancs et non sérigraphiés servant à la formation des pilotes.
Alors que revoilà la Mégane, mais RS cette fois
Entre 2006 et 2011, les Subaru n’auront pas chômé et se retrouvent pour la plupart rincées au début de la décennie. Il est temps de songer à leur remplacement. Un nouvel appel d’offre est lancé et cette fois-ci, c’est Renault qui l’emporte en proposant sa Mégane en version de pointe dite RS (Renault Sport). Cette dernière n’a plus rien à voir avec la précédente Mégane en service dans les BRI : il s’agit de vraies voitures de sport disposant de série d’un 4 cylindres turbo de 250 chevaux. Celles de la Gendarmerie recevront une préparation moteur spécifique permettant d’atteindre une puissance de 270 chevaux (voire plus pour certains modèles). Les 65 exemplaires commandés sont préparées pour les missions des BRI chez le carrossier Durisotti. Les deux premières Mégane destinées à la formation sont livrées en janvier 2011. Suivent ensuite une vingtaine de modèles en avril, une quinzaine en juin, et le solde en juillet 2011. Elles côtoient quelques temps les Subaru qui commencent à quitter le service début 2011 mais dont les dernières ne quitteront l’autoroute et les brigades que courant 2013. Sachez qu’il existe une série limitée japonaise « Gendarmerie » qui en reprend tous les codes, à l’exception des bandes jaunes et des gyrophares.
Une Mégane RS insolite dans les rangs des BRI
En réalité, 66 Renault Mégane RS III auront intégré les BRI. Pourtant, la Gendarmerie, on l’a vu, n’avait acheté que 65 exemplaires. Mais alors qu’est-ce donc que cette 66ème Mégane RS Mystère ? Il s’agit en fait de la 1ère jamais entrée en service dans la Gendarmerie, en janvier 2010. Saisie lors d’une enquête, le véhicule n’est pas bleu « gendarmerie » mais conserve son gris d’origine tout en recevant une sérigraphie. Ce véhicule permet aux gendarmes d’apprécier les qualités de la Renault avant même les livraisons officielles. Il officiera en Bretagne comme en témoigne cette photo tirée d’un article de Ouest-France.
L’éphémère Seat Leon Cupra
En 2019, un nouvel appel d’offre est passé en vue du remplacement de la Mégane RS vieillissante. Contre toute attente, c’est le constructeur espagnol Seat, associé au carrossier Gruau, qui remporte le marché. Plusieurs lots de Seat Cupra Leon (et non des Cupra Leon « tout court ») en berline 5 portes d’abord puis en break ensuite sont concernés mais le contrat est décrié au point que le commandant de la Gendarmerie, le Général Rodriguez, est questionné à l’Assemblée Nationale sur ce choix jugé incongru. L’heure est au nationalisme industriel (on le verra par la suite). Face aux critiques fusant de toutes parts, la Gendarmerie se contentera d’un seul lot, comprenant 17 Leon Cupra berlines livrées à partir de décembre 2020. Pourtant, avec son 4 cylindres Turbo de 290 chevaux, la Leon s’avère une redoutable sportive tout en gardant une praticité supérieure à la Mégane avec ses 5 portes, et aurait pu en offrir encore plus dans ses versions breaks.
Le retour de l’Alpine A110
Suite au tollé du contrat Seat, la Gendarmerie passe un nouvel appel d’offre suffisamment bien tourné pour privilégier une voiture française. Malgré l’évocation de voitures plus écologiques qui laissait penser à l’achat d’une voiture hybride (et plaçant la Peugeot 508 PSE et ses 360 chevaux au cœur des discussions sur le sujet), c’est finalement l’Alpine A110 qui l’emporte dans une version Pure de 252 chevaux seulement (il existait pourtant au catalogue une version S de 290 chevaux), mais suffisant grâce au poids plume de la nouvelle berlinette. De toute façon, ces nouvelles A110 sont ici autant un symbole qu’un véhicule opérationnel. Au total, 26 exemplaires ont été commandés, et les deux premiers modèles ont été livrés et présentés à la presse en décembre 2021. Les autres véhicules sont attendus au cours du premier trimestre 2022. Cependant, si l’on ajoute ces 26 Alpine aux 17 Seat, on reste loin des 66 Mégane jusqu’alors en service, ce qui laisse imaginer un nouveau marché prochainement.
Aller plus loin :
L’excellent site PDLV a réalisé des recensements complets des Peugeot 306 S16, Subaru Impreza WRX, Renault Mégane III RS et Seat Leon Cupra des BRI de la Gendarmerie Nationale. Passionnant pour qui aime rentrer dans le détail du détail.
Remerciements :
Merci au Capitaine S, Officier Presse au SIRPA Gendarmerie pour sa réactivité et la précision dans les chiffres fournis, permettant à cet article d’être au plus près de la réalité