Cette voiture était totalement passée au travers de mon radar, bien que récente et à une époque où je m’occupais déjà de “raconter les bagnoles”, comme quoi nul n’est parfait. Peut-être étais-je trop la tête dans le guidon, plein pot sur les anciennes, et pas encore attentif à l’actualité. Pourtant, elle était amusante cette news, et n’aurait pas dû m’échapper. Neuf années plus tard, je corrige l’erreur et vous parle enfin de la plus improbable des séries spéciales proposées par Renault, j’ai nommé la Renault Mégane III RS Gendarmerie.
Une série spéciale RS avant la phase II
Nous sommes en janvier 2014. La Mégane III s’apprête à subir un premier restylage et il reste sans doute quelques RS à écouler, notamment en conduite à droite. Pour doper les dernières ventes avant la nouvelle version au Japon, le service marketing du cru eût une idée de génie (si si) : pourquoi ne pas surfer sur l’image des Mégane III RS en dotation au sein des Brigades Rapides d’Intervention (BRI) de la Gendarmerie française en proposant une version civile dotée de (presque) tous ses attributs ?
Les vraies Mégane de la BRI
La Gendarmerie Nationale a en effet troqué ses Subaru Impreza par des Mégane RS. Quand le modèle de série proposait 250 chevaux, celui des gendarmes en développait 270 et se voyait paré d’une belle couleur bleue, de décorations spécifiques (bandes blanches sur les flancs, bandes jaunes sur la poupe et la proue, matériel de communication à l’intérieur, gyrophares adéquats, le tout réalisé chez le carrossier Durisotti. Les BRI recevront 65 exemplaires de ce véhicule à partir de 2010 (et même un 66ème exemplaire gris, saisi lors d’une enquête). Ces Mégane seront progressivement remplacées par des Seat Leon Cupra mais surtout par des Alpine A110. Lire aussi : tous les véhicules de la BRI de 1966 à nos jours.
Mais revenons à nos moutons. Au Japon, il existe une catégorie très active d’amateurs de Françaises en général et d’Alpine et Renault en particulier. Que ce soit la marque de Dieppe ou le label Renault Sport, les petites sportives y ont toujours reçu un bon accueil et bénéficient d’une cote de sympathie non négligeable. Sans représenter un immense marché, les fans constituent une niche facile à séduire, et certaines séries spéciales peuvent atteindre leurs quotas sans trop de difficultés.
Que de la gueule, mais quelle gueule !
Avec la série spéciale “Gendarmerie”, Renault Japan n’a pas pris trop de risques : il s’agit tout bêtement de la Mégane III RS Trophy dans sa version strictement d’origine de l’époque, à la décoration près. On retrouve donc le 2 litres turbo porté à 265 chevaux pour des performances proches des vraies voitures de la Gendarmerie. Extérieurement, elle reprend la teinte de nos véhicules d’intervention, les bandes blanches latérales et même le nom Gendarmerie en toutes lettres. Ne cherchez pas les gyrophares ni le matos spécifiques : ces voitures ne sont pas passées chez Durisotti et n’ont que de la décoration à proposer (ainsi que des sièges Recaro et des jantes noires).
La Mégane III RS Gendarmerie sera proposée à 3 890 000 yens, et limitée à 20 exemplaires seulement, tous rapidement vendus. N’espérez pas en importer une facilement, d’autant qu’elles disposent toutes du volant à droite ce qui risquera d’éventer rapidement votre tentative de vous faire passer pour de vrais gendarmes.